Mon voyage à la découverte de l'humanité dans la crise et le service

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Mur avec des papiers et des dessins.
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Slovensky Skauting

Veronika est une Scoute slovaque de 21 ans. Elle s'est engagée dans des actions de service communautaire pendant la pandémie de COVID-19, lorsque les Scouts slovaques ont participé aux efforts de réponse en livrant notamment des masques et des respirateurs. En 2022, Veronika a rejoint le projet UAct, apportant son aide à la frontière lorsque des centaines d'Ukrainiens ont fui vers la Slovaquie. En tant qu'étudiante en psychologie, elle a pu observer certains aspects forts du travail humanitaire, dont un grand sentiment de camaraderie. 

Lorsque la guerre a éclaté en février 2022, beaucoup d'entre nous, les Scouts, se sont rendus aux frontières pour donner un coup de main de toutes les manières possibles. De nombreuses mères avec de jeunes enfants, voire des bébés, venaient de franchir la frontière pour s'enfuir en Slovaquie. C'était comme un camp de base, et différentes organisations étaient présentes et étendaient leurs activités de jour en jour pour offrir leurs services aux familles de réfugiés. 

La température était glaciale et les nuits horribles. Nous disposions d'une grande salle où les familles ukrainiennes passaient la nuit en attendant de préparer leur prochaine étape. Il n'a pas fallu longtemps aux Scouts pour s'organiser. Lorsque nous avons constaté l'ampleur des besoins, nous nous sommes immédiatement répartis en équipes de jour et de nuit. Certains d'entre nous se sont portés volontaires au bureau d'enregistrement, tandis que d'autres ont veillé à ce que les réfugiés soient au chaud pendant qu'ils attendaient la vérification de leurs passeports et documents. Certains d'entre nous se sont portés volontaires auprès d'autres organisations, comme « cuisiniers sans frontières », qui servent des repas chauds aux réfugiés. 

Nous avions environ 40 à 50 Scouts par jour, en fonction de la disponibilité des gens. Nous nous sommes répartis sur le campement, prenant même l'initiative de garder le camp et les salles de bain propres. 

J'étais là la première semaine, j'inscrivais les volontaires, les journalistes, les chauffeurs et tous ceux qui visitaient le camping. Ce qui m'a marqué depuis, c'est l'attitude positive de tous ceux qui ont apporté leur aide à la frontière. Nous avons tous travaillé avec beaucoup d'enthousiasme et d'énergie, ce qui nous a grandement aidés à garder le moral. J'espère que les réfugiés ont également trouvé cette attitude utile et réconfortante. 

Les Scouts qui parlaient ukrainien ou russe étaient le premier point de contact des familles à leur arrivée, c'était une tâche très difficile et émotionnelle. Mais malgré cela, tout le monde était motivé – nous sommes devenus une communauté, nous soutenant tous les uns les autres et travaillant pour la même chose. 

Peu après, j'ai déménagé et commencé à travailler au camp de Michalovce, où certains réfugiés étaient transportés depuis la frontière. Je me suis occupée des inscriptions de toutes les personnes présentes sur le site, y compris des bénévoles venus non seulement de Slovaquie mais aussi du monde entier pour donner de leur temps et apporter leur aide. Une fois de plus, le soutien et la motivation étaient omniprésents. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble, nous avons tissé des liens et nous avons appris les uns des autres au quotidien dans ces situations difficiles. J'ai eu le sentiment de faire partie d'une communauté où les gens interagissaient à un niveau plus profond en tant qu'êtres humains et avec une telle ouverture d'esprit. C'était gratifiant.

Je crois que toutes les personnes impliquées dans cette réponse humanitaire ont beaucoup appris et se sont enrichies. Dans mon cas, je rencontrais des problèmes dans mes études, ce qui affectait vraiment ma santé mentale. Cette expérience m'a ouvert les yeux. Cela m'a permis de voir de mes propres yeux les épreuves bouleversante que certains traversent et cela m'a fait voir ma vie différemment. Aujourd'hui, je suis très reconnaissante d'être en vie. Cela m'a également aidé à retrouver ma foi dans les autres, après avoir été entouré chaque jour de personnes véritablement gentilles. Tout l'environnement repose sur les actes de gentillesse parmi les réfugiés et des bénévoles. 

D'après mon expérience, je peux dire qu'il est important que les jeunes s'impliquent dans le travail humanitaire. Comme cela a été mon cas, l'action humanitaire peut permettre aux jeunes de découvrir leur véritable potentiel et de croire qu'ils peuvent faire la différence ! 

Pour l'avenir, j'envisage de poursuivre mes études en psychologie. Cette expérience humanitaire a certainement façonné mes futurs plans de carrière. Je me suis beaucoup intéressée à la psychologie clinique pour les enfants en situation de crise humanitaire et ceux qui ont subi des traumatismes.